La scène politique gabonaise s’anime à nouveau. Dans une déclaration relayée par Jeune Afrique, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze a porté un jugement sévère sur l’action du gouvernement actuel, qu’il décrit comme « sans cap et déjà à bout de souffle ».
Une critique lourde de sens
Celui qui fut chef du gouvernement en 2023, avant le coup d’État militaire du 30 août ayant mis fin au régime d’Ali Bongo, estime que l’exécutif dirigé aujourd’hui par le président de transition Brice Clotaire Oligui Nguema peine à offrir une véritable vision politique. Selon lui, les décisions semblent davantage guidées par l’improvisation que par une stratégie claire de redressement national.
Cette sortie médiatique résonne d’autant plus fort que Bilie-By-Nze connaît de l’intérieur les rouages du pouvoir. Ministre influent pendant plusieurs années, puis Premier ministre, il incarne désormais une voix critique, cherchant à se positionner comme alternative dans le débat politique.
Le poids du contexte
Depuis la transition ouverte en août 2023, le Gabon vit une phase institutionnelle inédite. Une nouvelle Constitution a été adoptée en octobre 2024, renforçant le pouvoir présidentiel et supprimant le poste de Premier ministre, remplacé par celui de vice-président. L’ambition affichée par le régime est de garantir stabilité et efficacité.
Pourtant, un an après, le constat de Bilie-By-Nze relance une question sensible : la centralisation du pouvoir autour du chef de l’État permet-elle réellement d’améliorer la gouvernance, ou entraîne-t-elle un essoufflement prématuré du système ?
Un signal politique à surveiller
Cette critique s’inscrit dans un climat où la confiance des citoyens reste fragile. Si certains saluent les efforts de réforme engagés depuis la transition, d’autres dénoncent une continuité du système et une absence de résultats concrets en matière de développement.
Avec sa formule choc, Bilie-By-Nze cherche à ouvrir le débat. Mais derrière ses mots se cache un enjeu plus large : quelle direction prendra le Gabon dans les prochains mois, entre consolidation de l’autorité et nécessité de réformes profondes ?