Port-Gentil, Gabon – Le 26 août 2025 un drame endeuille la communauté locale : une femme a succombé après avoir consommé des gâteaux achetés auprès d’un commerce ambulant de rue. Ce décès intervient dans un contexte tendu, marqué par une polémique opposant Gabonais et citoyens expatriés établis au Gabon.
La ville de Port-Gentil est sous le choc après le décès de Mme Ntsame Ngoua Patricia, institutrice respectée dans une école primaire de la ville. Elle aurait succombé après avoir consommé des gâteaux achetés auprès d’un commerce de rue. Ce drame survient dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions entre citoyens gabonais et compatriotes expatriés.
Une victime connue et appréciée
Mme Ntsame Ngoua Patricia n’était pas une inconnue. Enseignante dévouée, elle formait depuis plusieurs années des générations d’élèves à Port-Gentil. Sa disparition brutale a plongé sa famille, ses collègues et toute la communauté éducative dans une immense douleur.
« Voilà notre compatriote Ntsame Ngoua Patricia, maîtresse dans une école à Port-Gentil, qui vient de nous quitter après avoir mangé les gâteaux des gens là », confiait un proche, exprimant à la fois tristesse et colère.
Une polémique qui couvait déjà
Depuis près de deux semaines, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux alimente le débat au Gabon. On y voit la lanceuse d’alerte connue sous le nom de Tata Bertille dénoncer la forte présence de commerçants étrangers dans le nouveau marché de Lambaréné.
Selon elle, cette situation se ferait au détriment des commerçantes gabonaises, qui peinent à obtenir un espace pour écouler leurs marchandises. Tata Bertille accuse même certains acteurs d’évincer les Gabonais des petites activités commerciales, provoquant ainsi un sentiment d’injustice au sein de la population locale.
Cette vidéo, largement relayée, a relancé la discussion sur la gestion des marchés publics et la place accordée aux nationaux dans les activités économiques de proximité. Entre colère, frustration et appels à la régulation, l’affaire met en lumière une problématique sensible : comment concilier ouverture économique et protection des opportunités locales ?
La polémique a rapidement pris de l’ampleur faisant intervenir le sommet de l’ETAT:
- Le gouvernement gabonais a adopté une loi réservant désormais les petits métiers aux nationaux.
- Le gouvernement béninois, de son côté, a affrété des avions pour faciliter le rapatriement volontaire de ses ressortissants vivant au Gabon.
Des rumeurs d’empoisonnement
Dans ce climat tendu, de nombreux Gabonais affirment que certains commerçants étrangers (notamment des compatriotes originaire du Benin) auraient recours à l’empoisonnement des produits pour nuire à la population locale. Le décès de Mme Ntsame Ngoua Patricia, survenu après la consommation de gâteaux de rue, alimente aujourd’hui ces soupçons.
Toutefois, à ce stade, aucune preuve officielle ne permet de confirmer cette thèse. Seule une enquête judiciaire et des analyses toxicologiques pourront déterminer les véritables causes du drame.
Une prise en charge médicale qui interroge
Le décès de Mme Ntsame Ngoua Patricia, survenu le 26 août 2025, soulève également de sérieuses interrogations sur la capacité du système de santé gabonais à répondre aux urgences vitales.
Selon sa famille, la veille du drame, le 25 août 2025, la défunte, se tordant de douleurs, avait été conduite d’urgence à l’ancien hôpital de Port-Gentil. Mais, à leur grande stupeur, le personnel de garde leur aurait simplement déclaré :
« Il n’y a aucun médecin présent, nous ne pouvons rien faire. »
Face à cette réponse glaçante, les proches décident alors de transférer Mme Patricia au CHU de Tchengué, le plus grand hôpital de la ville. Mais là encore, l’accueil aurait été identique :
« Il n’y a aucun médecin présent, revenez demain. »
Comment, au XXIe siècle, dans un pays qui se veut engagé dans « un nouvel air » sous la Cinquième République, un malade en état critique peut-il être ainsi abandonné par le système censé le sauver ? Où étaient les médecins ce jour-là ? Et si un urgentiste l’avait prise en charge à temps, aurait-elle pu être sauvée ?
Un symbole d’une crise plus large
Au-delà de l’émotion, ce décès met en lumière la nécessité d’un meilleur encadrement et d’une véritable réforme :
- Contrôles sanitaires rigoureux des produits vendus dans la rue.
- Enquêtes impartiales pour déterminer les causes du drame et établir les responsabilités médicales et institutionnelles.
- Dialogue intercommunautaire pour apaiser les tensions entre Gabonais et Béninois.
Peuples et Amis du Gabon
La mort tragique de Mme Ntsame Ngoua Patricia ne laisse personne indifférent. Elle est le symbole d’une crise sociale qui dépasse le simple cadre commercial, mais aussi d’un système médical qui semble incapable d’assurer la protection la plus élémentaire des citoyens.
Si la douleur est immense, la recherche de la vérité et l’instauration d’un climat apaisé restent essentielles pour éviter que ce drame ne creuse davantage le fossé entre communautés, et pour que plus jamais un Gabonais ne perde la vie non pas à cause d’une maladie incurable, mais d’une absence de soins vitaux.