Une nouvelle liste de candidatures… parce que la première n’était pas la bonne ?
À un mois du double scrutin législatif et local, prévu le 27 septembre 2025, l’ambiance politique au Gabon est déjà électrique. Ce mercredi 27 août, le ministère de l’Intérieur a annoncé la publication d’une liste consolidée des candidatures, attendue ce jeudi 28 août dans le quotidien L’Union. Un rattrapage nécessaire, après les nombreuses contestations liées à la première liste publiée le 20 août, entachée d’« oublis » et de rejets mal compris.
Quand la copie doit être corrigée
Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, également président de la CNOCER, reconnaît avoir reçu de nombreuses réclamations. Candidatures omises, dossiers rejetés sans notification claire… La situation a poussé le ministère à « consolider » les listes pour calmer les esprits.
Résultat : les candidats invalidés devront retourner voir les commissions locales pour récupérer les motifs de rejet, comme des copies d’examen annotées, pendant que la nouvelle liste sera censée rétablir un peu de confiance.
Autre annonce majeure : les délais de recours de 72 heures, initialement déclenchés à partir du 20 août, ne commenceront finalement qu’après la publication du 28 août. Une sorte de remise à zéro du chrono, censée donner à chacun une chance équitable de contester.
Des élections locales très attendues
Le calendrier électoral est désormais fixé. Selon le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le premier tour des élections locales se tiendra le 27 septembre, suivi d’un second tour le 11 octobre 2025.
Ces scrutins permettront de renouveler les conseils municipaux et départementaux, après plusieurs années de délégations spéciales mises en place au lendemain du coup de libération du 30 Août 2023. Pour l’exécutif, l’objectif affiché est clair : renforcer la décentralisation et améliorer la représentation des citoyens dans la gestion des affaires locales.
Transparence ou rafistolage ?
Officiellement, cette consolidation vise à donner plus de transparence et à corriger les erreurs. Mais dans les coulisses, certains y voient plutôt un signe d’improvisation, preuve que l’organisation électorale se fait dans la précipitation.
La publication de ce jeudi 28 août dira si le ministère a vraiment su écouter les critiques, ou si ce nouvel épisode viendra au contraire confirmer les soupçons de triche et de manipulation.
En attendant, entre un ministre qui doit corriger sa copie et le chef de l’état qui rappellent à l’ordre, la campagne électorale prend déjà des allures de pièce de théâtre politique où chaque faux pas est aussitôt scruté.