Tchibanga – À l’occasion des festivités du 30 août, marquant la commémoration de la Libération, les autorités locales ont choisi d’offrir des préservatifs aux populations de Tchibanga. Un geste qui, s’il témoigne d’une volonté affichée de sensibilisation en matière de santé publique, interroge néanmoins sur sa pertinence face au contexte et aux attentes citoyennes.
Car si la prévention des maladies sexuellement transmissibles et la lutte contre le VIH/Sida demeurent des enjeux majeurs, l’initiative surprend par son décalage avec l’événement commémoratif. La date du 30 août, porteuse de mémoire et de symbolique patriotique, aurait pu être mise à profit pour rappeler l’importance de la cohésion nationale, valoriser les héros de l’histoire récente du Gabon ou encore poser des actes forts en faveur du développement local.
Dans les rues de Tchibanga, les réactions oscillent entre gratitude et perplexité. « C’est bien de penser à notre santé, mais ce n’est pas ce que nous attendions aujourd’hui », confie un habitant, rappelant les priorités pressantes de la population : amélioration des infrastructures, accès à l’eau potable, routes praticables, opportunités d’emploi pour les jeunes.
À l’heure où les Gabonais aspirent à des politiques concrètes, porteuses d’impact sur leur quotidien, la distribution de préservatifs lors d’une fête nationale peut sembler symptomatique d’un manque de lisibilité dans l’action publique.
Un geste louable, certes, mais qui laisse en suspens une question essentielle : et les vraies priorités, pour quand ?